( Communication entre cellules ) Hormones, cytokines, neuromédiateurs

12/02/2023


                      1ére partie Hormones                      2ème partie cytokines                    3éme partie neuromédiateurs





Première partie : Hormones


Le système endocrinien et ses hormones

Le système endocrinien est un ensemble de glandeset de cellules qui fabriquent des hormones et qui les libèrent dans le sang. Les hormones sont des substances naturelles qui agissent comme des messagers chimiques entre différentes parties du corps. Elles contrôlent de nombreuses fonctions dont la croissance, la reproduction, la fonction sexuelle, le sommeil, la faim, l'humeur et le métabolisme

. Certaines cellules du corps sont composées de protéines appelées récepteurs qui réagissent à une hormone. La façon dont une cellule réagit dépend de l'hormone à laquelle elle réagit. 



Hypophyse

L'hypophyse est la glande principale du système endocrinien. Elle est située à la base du cerveau et fabrique et entrepose de nombreuses hormones qui contrôlent :

  • la croissance;
  • le métabolisme;
  • la production du lait maternel après une naissance;
  • les menstruations, la maturation des ovules et la production de l'œstrogène par les ovaires chez la femme;
  • la production de spermatozoïdes et de testostérone par les testicules chez l'homme;
  • le taux de stéroïdes dans le corps.

Les hormones fabriquées par l'hypophyse déclenchent aussi la production ou l'arrêt de production d'hormones par d'autres glandes endocrines. Ensemble, l'hypophyse et l'hypothalamus contrôlent le système endocrinien et les taux d'hormones.


Hypothalamus

L'hypothalamus est une partie importante du cerveau et il porte plusieurs chapeaux en contrôlant différentes parties du corps. L'une des fonctions de l'hypothalamus est de fabriquer des hormones, dont celles qui contrôlent l'hypophyse et celles qui contrôlent la pression artérielle. L'hypothalamus réagit aux changements qui affectent les taux d'hormones.


Corps pinéal

Le corps pinéal est une glande minuscule située en profondeur dans le cerveau qui fabrique une hormone appelée mélatonine, qui contrôle les habitudes de sommeil.


Thyroïde

La thyroïde est une glande en forme de papillon située dans le cou, devant la partie supérieure de la trachée. La thyroïde fabrique des hormones qui contrôlent de nombreuses fonctions du corps dont la croissance et le métabolisme. Elle fabrique également une hormone qui contrôle la quantité de calcium dans le corps.


Parathyroïde

Les parathyroïdes sont 4 petites glandes fixées à l'arrière de la thyroïde. Elles fabriquent et libèrent la parathormone (PTH). La parathormone aide à contrôler le taux de calcium dans le sang. La plus grande partie du calcium est emmagasinée dans les os. Quand le taux de calcium sanguin est bas, les parathyroïdes sécrètent de la PTH pour inciter les os à libérer du calcium dans le sang. Quand le taux de calcium sanguin est élevé, les parathyroïdes sécrètent moins de PTH, et le taux de calcium dans le sang diminue.


Thymus

Le thymus est une glande située dans la partie supérieure du thorax, juste derrière le sternum et entre les poumons. Le thymus fait partie du système endocrinien, du système lymphatique et du système immunitaire. Le thymus fabrique des hormones qui aident les lymphocytes T, un type de globule blanc, à devenir matures et à fonctionner.


Glande surrénale

On a 2 glandes surrénales, une au-dessus de chaque rein. Les glandes surrénales sécrètent plusieurs hormones qui contrôlent différentes fonctions corporelles, dont le métabolisme, la fréquence cardiaque, la pression artérielle, l'équilibre hydrique (eau) et l'équilibre sodique (sel). Elles fabriquent aussi une petite quantité d'œstrogène et de testostérone, deux hormones sexuelles.


Pancréas

Le pancréas est un organe long et mince situé dans la partie supérieure gauche de l'abdomen. Il se trouve sous l'estomac, entre le foie et la rate. Le pancréas fait partie de l'appareil digestif et du système endocrinien. Le pancréas fabrique des enzymes qui sont libérées directement dans l'intestin grêle afin d'aider à digérer la nourriture. Il fabrique aussi des hormones qui aident à la digestion et qui contrôlent les taux sanguins du sucre (glucose), comme l'insuline. Les hormones sont fabriquées dans de petits groupes de cellules spécialisées appelés îlots pancréatiques. Cette partie du pancréas qui fabrique des hormones est appelée pancréas endocrine


Ovaires

Les ovaires font partie de l'appareil reproducteur de la femme (appareil reproducteur féminin). La femme a 2 ovaires où les ovules immatures deviennent des ovules matures. Les ovaires fabriquent deux hormones appelées œstrogène et progestérone. Les ovaires sont situés en profondeur dans le bassin de la femme, des deux côtés de l'utérus, près des extrémités des trompes de Fallope.


Testicules

Les testicules font partie de l'appareil reproducteur de l'homme (appareil reproducteur masculin). L'homme a 2 testicules. Les testicules fabriquent les spermatozoïdes et l'hormone sexuelle mâle appelée testostérone.


Système neuroendocrinien et cellules neuroendocrines

Le système neuroendocrinien est fait de cellules spéciales appelées cellules neuroendocrines. Elles sont dispersées dans tout le corps. Les cellules neuroendocrines agissent comme des cellules nerveuses (neurones) et elles fabriquent des hormones comme les cellules du système endocrinien (cellules endocrines). Les cellules neuroendocrines reçoivent des messages (signaux) du système nerveux et y répondent en fabriquant et en libérant des hormones.

Les cellules neuroendocrines sont dispersées le long du tube digestif (tractus gastro-intestinal, GIet on les trouve dans la vésicule biliaire, les poumons, l'hypothalamus, l'hypophyse, la thyroïde, les parathyroïdes, le pancréas et la couche interne des glandes surrénales (médullosurrénale)


Cœur et reins

Le cœur et les reins jouent également un rôle dans le système endocrinien. Ils fabriquent des hormones qui aident à contrôler la pression artérielle et la quantité de sang dans le corps, soit le volume sanguin. Les reins fabriquent eux aussi une hormone qui fait que le corps absorbe le calcium de la nourriture que nous mangeons.


Hormones et cancer

Certaines hormones peuvent faire croître le cancer et certains cancers fabriquent des hormones qui causent des problèmes dans le corps.


Récepteurs hormonaux

L'œstrogène et la progestérone sont des hormones sexuelles femelles. Elles peuvent favoriser la croissance des cellules du cancer du sein. On trouve des récepteurs d'œstrogène (ER) et des récepteurs de progestérone (PR) à la surface ou à l'intérieur de certains types de cellules du cancer du sein. Quand les hormones se fixent à ces récepteurs, elles peuvent inciter les cellules cancéreuses à se développer et à se diviser.

On fait une analyse du statut des récepteurs hormonaux aux femmes qui reçoivent un diagnostic de cancer du sein afin de savoir si elles peuvent bénéficier d'une hormonothérapie.


Hormonothérapie

Certains types de cancer utilisent les hormones pour croître, comme les cancers du sein et de la prostate. Les médecins ont donc parfois recours à l'hormonothérapie pour traiter le cancer. L'hormonothérapie est un traitement qui ajoute, bloque ou supprime des hormones dans le but d'interrompre ou de ralentir la croissance des cellules cancéreuses qui ont besoin d'hormones pour se développer. Apprenez-en davantage sur l'hormonothérapie.


Syndrome paranéoplasique

Certaines personnes atteintes de cancer finissent par avoir un syndrome paranéoplasique, c'est-à-dire un ensemble de symptômes qui apparaissent quand les cellules cancéreuses libèrent des substances chimiques susceptibles de modifier la façon dont d'autres organes et tissus fonctionnent. Certains types de cancer du poumon, par exemple, fabriquent des hormones qui empêchent les reins de fonctionner correctement, soit d'évacuer le surplus de calcium du sang, ce qui fait grimper le taux de calcium sanguin (hypercalcémie).


Hormones synthétiques

Vous pourriez être exposés à des hormones synthétiques provenant de sources extérieures, comme des médicaments ou des substances chimiques présentes dans l'environnement. Les hormones de sources extérieures risquent de faire augmenter ou diminuer vos taux d'hormones. Il arrive que des taux d'hormones modifiés fassent augmenter ou diminuer le risque de cancer. Les hormones synthétiques sont entre autres celles-ci :

  • contraceptifs oraux et autres contraceptifs hormonaux
  • hormonothérapie substitutive
  • stéroïdes anabolisants
  • perturbateurs endocriniens (bisphénol A présent dans certains plastiques par exemple)

Cancers du système endocrinien

Le cancer peut prendre naissance dans n'importe quelle partie du corps, et certains types de cancer apparaissent dans des organes et des cellules du système endocrinien. Ces cancers peuvent faire augmenter les taux d'hormones, ce qui risque de causer des problèmes. Les cancers du système endocrinien sont entre autres ceux-ci :

  • les tumeurs neuroendocrines (TNE)
  • certaines tumeurs au cerveau et de l'hypophyse
  • le cancer de la thyroïde
  • le cancer de la parathyroïde
  • le cancer du thymus
  • le cancer de la glande surrénale
  • le cancer des îlots pancréatiques
  • certains cancers de l'ovaire
  • certains cancers du testicule



Deuxième partie  : cytokines



Les cytokines sont des messagers solubles qui assurent les communications entre les cellules du système immunitaire. En effet, la communication cellulaire peut être assurée soit par des contacts cellule/cellule (par exemple au moyen des molécules d'adhésion) soit par des molécules. Parmi elles : les cytokines. Il s'agit de glycoprotéines de faible masse moléculaire, et qui ont une demi-vie très courte. De fait, l'activité d'une cytokine est assurée par la présence, à la surface de la cellule cible, de récepteurs spécifiques : ceux-ci permettront de transmettre le message. Les cytokines sont donc des médiateurs, et leur production a lieu en réponse, principalement, à la présence d'un agent infectieux tels qu'un virus ou une bactérie, ou de l'un de leurs constituants. La production des cytokines pro-inflammatoire va notamment permettre d'orienter la réponse immunitaire en fonction de la nature du signal détecté. Ces médiateurs que constituent les cytokines peuvent agir de manière synergique ou antagoniste.


Définition des cytokines

Les cytokines sont des agents essentiels du système immunitaire et constituent, avec les hormones et les neuromédiateurs, les molécules indispensables à la communication entre les cellules.

Le rôle du système immunitaire consiste à préserver l'intégrité des personnes face à leur environnement, donc à se défendre contre les agents infectieux ou parasitaires, et également contre les désordres internes comme les cellules tumorales. Des combats permanents qui doivent être contrôlés rigoureusement : en effet, ceux-ci ne doivent pas se retourner contre la personne elle-même. L'intensité des réactions immunitaires se doit donc d'être ajustée, suffisamment intense mais pas trop, et spécifique, dirigée exclusivement contre les intrus.

Les réactions des multiples partenaires en jeu doivent, en outre, être rigoureusement coordonnées. Et ainsi, les échanges entre les nombreuses cellules du système immunitaire se font soit par des contacts intercellulaires directs, soit via des médiateurs solubles libérés par les cellules : les cytokines.

Les cytokines assurent donc la communication cellulaire. Ces glycoprotéines de faible masse moléculaire sont actives grâce à la présence, à la surface de la cellule cible, de récepteurs spécifiques qui vont transmettre le message. Une cytokine peut être produite par différentes cellules et, à l'inverse, une cellule peut synthétiser de nombreuses cytokines différentes.

Ces médiateurs peuvent être produits lors d'une activation cellulaire, principalement à la suite :

  • d'un stimulus infectieux provoqués par les agents infectieux tels que les bactéries, les virus ou les parasites, ou encore leurs composants (tel que par exemple l'ADN ou l'ARN d'un virus) ;
  • de la présence de composants du soi libérés au cours de l'inflammation ;
  • ou encore d'autres cytokines.

Les cytokines peuvent être synthétisées principalement par les lymphocytes (des types de globules blancs jouant un rôle important dans le système immunitaires) activés et par les macrophages (grosses cellules capables de phagocyter des particules étrangères) activés.
Les cytokines possèdent une demi-vie très courte, d'une demi-heure ; la demi-vie correspond au temps mis par une substance pour perdre la moitié de son activité physiologique. En outre, les cytokines sont capables d'induire des effets parfois différents sur des cibles variées, ce qui rend donc leur usage en clinique bien souvent difficile. Il existe cinq sous-groupes de cytokines, qui ont été définis surtout par des identités de structure :

  • le groupe des hématopoiétines ;
  • le groupe des interférons ;
  • celui du TNF-alpha (ou facteurs de croissance) ;
  • la famille de l'IL-1 (les interleukines) ;
  • enfin les chimiokines ou chémokines (famille de petites protéines partageant des séquences similaires d'acides aminés).

Physiologie des cytokines

Au repos, les cellules immunitaires ne produisent généralement pas de cytokines : elles n'en produisent en effet qu'après avoir été activées, le plus souvent par l'agent pathogène. Les cytokines peuvent avoir soit une action autocrine, c'est-à-dire qu'elles agissent directement sur la cellule qui les sécrètent (c'est par exemple le cas de l'IL-2, interleukine 2), soit un effet paracrine, qui signifie qu'elles exercent leur action localement, soit encore agir à distance : c'est alors l'effet endocrine, tel qu'il existe entre l'IL-6 et la cellule hépatique, ou encore entre l'IL-1 et l'hypothalamus. De plus, la production des cytokines et leur effet peuvent être modulés, donc augmentés ou diminués, par d'autres cytokines. Ainsi, ces médiateurs agissent parfois de manière synergique, et parfois de manière antagoniste.

Ces molécules font donc partie d'un réseau extrêmement complexe de communication entre les cellules. Les cytokines exercent leur activité biologique à faible concentration, soit en se liant à des récepteurs spécifiques de haute affinité à la surface des cellules, soit en se fixant à des récepteurs solubles qui vont eux-mêmes, secondairement, se fixer à un récepteur membranaire.

En outre, chacune des cytokines peut reconnaître un ou plusieurs récepteurs spécifiques, et lorsqu'elles se lient à des récepteurs différents, elles induisent des effets différents. Concrètement, ces récepteurs cellulaires de haute affinité sont constitués de deux sous-unités, des protéines, dont l'une a pour but de fixer la cytokine, et l'autre d'assurer la transduction du signal d'activation vers l'intérieur des cellules. Ces récepteurs sont situés sur des cellules du système immunitaire. L'environnement cytokinique peut, par exemple, avoir des conséquences sur les cellules cancéreuses, notamment. Ainsi, les lymphocytes T, des cellules qui jouent un rôle primordiale dans la réponse immunitaire, pourront, selon les cytokines en présence, avoir un effet plutôt anti-tumoral, ou à l'inverse des effets pro-tumoraux.

D'autre part, la production de ce qu'on appelle les cytokines pro-inflammatoires va permettre la communication entre les différentes cellules du système immunitaire : ces cytokines vont alors orienter la réponse immunitaire en fonction de la nature du signal détecté. Et ainsi, sera engendrée soit plutôt une réponse immunitaire de type humorale, c'est-à-dire avec la production d'anticorps par les lymphocytes B (réponse dite Th2 et responsable d'une sécrétion d'IL-4, IL-5, IL-6, IL-10), soit une réponse immunitaire de type cellulaire, liée à l'activation des lymphocytes T CD 8 (réponse dite Th1 et caractérisée par les sécrétions d'IL-2, TNF-alpha et INF-gamma). En effet, au cours d'une réponse immunitaire, l'ensemble des moyens de défense est mis en jeu, toutefois l'organisme fait prédominer la réponse la mieux adaptée en fonction du type d'antigène à éliminer.


Anomalies et pathologies liées aux cytokines

Les maladies auto-immunes sont des pathologies qui résultent d'un dysfonctionnement du système immunitaire : celui-ci va alors s'attaquer aux constituants normaux de la cellule (le diabète de type 1, la sclérose en plaques ou la polyarthrite rhumatoïde sont des exemples de maladies auto-immunes les plus fréquentes). Et, de fait, il a été démontré que les maladies auto-immunes présentent fréquemment un profil anormal de sécrétion des cytokines. Un exemple : la production d'IL-12 en absence d'infection peut prédisposer au développement d'une maladie auto-immune.

L'orage cytokinique est, en outre, une autre conséquence possible d'une anomalie de sécrétion des cytokines. Molécules inflammatoires, les cytokines sécrétées par des cellules immunitaires sont donc libérées par l'organisme lors d'une attaque par un agent pathogène. En principe, elles n'agissent que de manière locale, toutefois il arrive que le système immunitaire "s'emballe" et produise une quantité trop importante de cytokines. Déversées dans l'ensemble de l'organisme, elles créent des lésions dans les tissus. Cette réaction immunitaire est inadaptée : il est possible qu'elle provoque un choc septique et qu'elle s'avère fatale. Elle pourrait être en jeu dans la gravité de la pathologie liée au SARS-CoV-2, la COVID-19 apparue fin 2019 en Chine et à l'origine de la pandémie qui sévit actuellement dans le monde entier.

Comme l'affirment des chercheurs de l'université de Yale, qui ont réalisé 253 prélèvements sanguins à plusieurs périodes différents sur une période de deux mois chez des patients atteints de la COVID-19, et qu'ils ont comparé à 108 personnes saines servant de témoins, "les patients présentant une forme sévère de COVID-19 ont, pour la plupart, des taux élevés de la plupart des cytokines associées à l'hyperstimulation du système du système immunitaire, ce que l'on appelle l'orage cytokinique : la libération massive de ces molécules inflammatoires par les cellules immunitaires", indiquait le journal Le Monde daté du 4 août 2020. En définitive, il apparaîtrait donc que les molécules interleukines : IL-1 alpha, IL-1 bêta, IL-6, IL-10, IL-18 ainsi que du TNF-alpha, un acteur clé dans l'inflammation, soient notamment excrétées massivement au cours des formes sévères de la COVID-19.

Toutefois, certaines recherches tendent aussi à montrer que les formes sévères voire mortelles de la COVID-19, observées particulièrement chez les personnes âgées, serait davantage liée à une réponse immunitaire "profondément supprimée". Il semble donc que le choc cytokinique consécutif à une infection au Sars-CoV-2 (l'agent viral responsable de la COVID-19) touche essentiellement des adultes dans la force de l'âge : ainsi, les enfants, dont le système immunitaire est encore immature, et les personnes âgées, dont l'immunité est affaiblie, seraient plutôt épargnés par ce type de flambée immunitaire.

Finalement, les cytokines qui semblent avoir le plus d'effets délétères, via une exacerbation de l'inflammation, dans le contexte d'infection au SARS-CoV-2 sont l'interleukine-6 et le GM-CSF. En effet, cette explosion de l'inflammation mènerait, notamment, à une hypertension artérielle, une diminution de la quantité d'oxygène distribuée aux tissus par le sang, ainsi qu'à des lésions pulmonaires. Le syndrome de détresse respiratoire aigu qui en résulte peut mener à une défaillance multi-organes et au décès.

Quels traitements en cas de problème lié aux cytokines

En termes de traitement, les cytokines peuvent être soit des agents thérapeutiques, soit des cibles.

Il existe ainsi des médicaments qui permettent, notamment, de contrecarrer l'explosion massive de la production de cytokines telle qu'elle se produit lors d'un orage cytokinique. Parmi eux, les molécules les plus connues sont :

  • le tocilizumab ;
  • le sarilumab.

Ces deux molécules sont des anticorps monoclonaux qui ciblent le récepteur de l'IL-6, comme l'indique la Société française de pharmacologie et de thérapeutique.

  • En outre, une troisième molécule, appelée anakinra, agit quant à elle en bloquant le récepteur de l'interleukine-1 (IL-1).

Ces médicaments sont notamment utilisés dans le but de traiter plusieurs maladies inflammatoires, comme la polyarthrite rhumatoïde.

Les recherches sont toujours en cours afin de déterminer quels traitements seraient utiles dans le cadre du traitement de la COVID-19, notamment en fonction de la réaction immunitaire qu'elle induit.


Quel diagnostic ?

L'orage cytokinique, une production de cytokines excessive et autoentretenue, est aussi appelé "syndrome de libération des cytokines" et se caractérise par une stimulation excessive des molécules et des cellules du système immunitaire. Au niveau biologique, le diagnostic pourrait être établi en évaluant les anomalies qui apparaissent fréquemment chez les personnes atteintes d'un tel syndrome, à savoir :

  • une lymphopénie marquée (diminution du nombre de lymphocytes qui circulent dans le sang) ;
  • une élévation des enzymes musculaires (créatinine phospho kinase ou CPK) ;
  • une élévation des enzymes hépatiques ;
  • des paramètres de coagulation perturbés ;
  • un taux sanguin de protéine C réactive élevé.

Les professionnels de santé se doivent de rester vigilants quant au diagnostic, car la distinction entre la septicémie et un syndrome de libération de cytokines est parfois difficile.


Histoire de la découverte des cytokines

"Il n'est pas sûr que les applications médicales d'une découverte scientifique apparaissent immédiatement comme évidentes au chercheur qui en est l'auteur", indiquait l'immunologiste Didier Fradelizi dans un article consacré aux cytokines. Et le scientifique de citer en exemple l'histoire de la découverte de l'Interleukine-2, ou IL-2, par la technicienne de laboratoire Doris Morgan. Ainsi, celle-ci signa le premier papier, publié en 1976 dans la revue Science, "démontrant que des lymphocytes stimulés in vitro sécrètent un facteur capable de faire proliférer de manière continue en culture des lymphocytes T humains ou murins".

Quelques années plus tard, ce facteur fut baptisé Interleukine-2, et la découverte de cette molécule allait fonder une nouvelle discipline de la biologie : l'étude des cytokines, soit des messagers solubles qui assurent les communications entre les cellules, qui sont aussi des molécules au potentiel thérapeutique très prometteur. Le terme de cytokine a été inventé en 1974 par Stanley Cohen, et de fait, plus qu'un nouveau mot, c'est un nouveau concept que ce biologiste américain a proposé à cette époque. Certains considèrent parfois que la première cytokine aurait été identifiée dès 1957 avec l'interféron, voire même dès 1948 avec le pyrogène, facteur émis au cours de l'infection pour induire la fièvre.

D'abord utilisé comme outil de recherche en biologie cellulaire, notamment grâce à son pouvoir de faire croître une lignée de cellules, les lymphocytes T, l'Interleukine-2 permit notamment à Luc Montanier et Françoise Barré d'identifier le VIH, virus responsable du sida, au sein des lymphocytes ganglionnaires de patients atteints d'une affection alors inconnue qui associait déficit immunitaire et lymphadénopathie.




Troisième partie : Neuromédiateur


Définition

Le neuromédiateur ou médiateur chimique est une substance chimique (appelée également neurotransmetteur), fabriquée par l'organisme et permettant aux cellules nerveuses (neurones), de transmettre l'influx nerveux (message), entre elles, ou entre un neurone et une autre variété de cellules de l'organisme (muscles, glandes).


Généralités

Une vingtaine de médiateurs chimiques ont été identifiés à ce jour.


Symptômes

Physiologie

Les neuromédiateurs constituent le langage du système nerveux, permettant à chaque neurone de communiquer avec les autres. C'est de cette façon que se fait le traitement de l'information : les messages passent à travers les cellules possédant la capacité de fabriquer ces substances dans l'organisme. La colère, la faim, le sommeil, mais également la pensée, la réflexion sont les résultats de l'action de ces molécules de communication.

La liste des neuromédiateurs est longue. Parmi les plus connus, on compte :

  • L'adrénaline.
  • La noradrénaline. Pour les spécialistes, il s'agit d'un médiateur chimique des fibres sympathiques post-ganglionnaires, et de nombreux neurones centraux notamment ceux de l'hypothalamus.
  • La dopamine. Pour les spécialistes la dopamine est le médiateur chimique de certaines fibres périphériques et neurones centraux.
  • L'acétylcholine. Pour les spécialistes, il s'agit du médiateur chimique des fibres près ganglionnaires post-ganglionnaires parasympathiques et de nombreux neurones centraux.
  • Les endorphines.
  • Les enképhalines.
  • La sérotonine (5-hydroxytryptamine ou 5-HT).
  • L'acide gamma-aminobutyrique (GABA). Le GABA possède une action qui inhibe le système nerveux central.

Chaque neuromédiateur correspond à une partie bien précise du système nerveux ainsi qu'à des fonctions particulières, par exemple :

  • Les endorphines ou l'enképhaline agissent comme des opiacés ou des euphorisants naturels en réduisant la perception de la douleur.
  • L'acétylcholine est un excitateur entre les neurones et les muscles du squelette, mais un freinateur du muscle cardiaque.

Les neuromédiateurs sont synthétisés dans les neurones, puis libérés au niveau d'une synapse (zone de jonction avec un deuxième neurone ou une autre cellule de l'organisme).

Les neuromédiateurs sont ensuite fixés sur une autre substance chimique spécifique du neurone, au niveau de la membrane de cette cellule réceptrice sur laquelle il est arrivé.

Il agit à ce moment-là comme une clé dans une serrure : la réponse a lieu, la contraction d'un muscle ou le passage d'une sensation douloureuse par exemple.

Les chercheurs ont copié les propriétés des neuromédiateurs, pour fabriquer des médicaments ayant le même type d'action qu'eux. Quand la molécule composant le médicament a une action comparable au médiateur, on l'appelle agoniste ; dans le cas contraire, elle est antagoniste.


Physiopathologie

Un mauvais fonctionnement ou un déficit d'un neuromédiateur est susceptible d'entraîner une pathologie.



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